Nouvelles poésies (Van Hasselt)/La Branche d’églantier
La branche d’églantier.
Da lakat laouen eur galon.
Près du lac aux eaux argentines,
Je savais, au pied d’un bouleau,
Un charmant bouquet d’églantines
Qui penchait ses grappes sur l’eau.
Toutes, l’une à l’autre enlacées,
Souriaient au chaste miroir.
Mais, ô blanches, blanches rosées,
Qu’avez-vous, hélas ! tout le soir
Fait de votre frais arrosoir ?
L’eau du lac était tout éprise
De leur douce et pâle beauté.
En passant, tes lèvres, ô brise,
Effleuraient leur sein velouté.
Et les fleurs dans l’air balancées
Du bouleau semblaient l’encensoir.
— Mais, ô blanches, blanches rosées,
Qu’avez-vous, hélas ! tout le soir
Fait de votre frais arrosoir ?
Car voilà mes roses fanées,
Et leurs feuilles neigent dans l’eau,
Vers leur tombe humide entraînées,
Pour mourir au pied du bouleau.
Pauvres fleurs si vite passées,
Fallait-il ainsi vous revoir ?
— Mais, ô blanches, blanches rosées,
Qu’avez-vous, hélas ! tout le soir
Fait de votre frais arrosoir ?