Nouvelles poésies (Van Hasselt)/Le Secret
Études rhythmiques
Le secret.
Die alle können’s nicht wissen,
Nur Eine kennt meinen Schmerz.
Nur Eine kennt meinen Schmerz.
H. Heine.
Ni l’oiseau qui gémit sous la feuille
Et qui chante sa plainte aux forêts,
Ni l’écho qui, dans l’ombre, recueille,
Ô ramier, tes nocturnes regrets ;
Ni la source des bois qui murmure
Les refrains de ses flots aux buissons,
Ni la brise qui sous la ramure
Fait bruire ses douces chansons ;
Ni l’oiseau, ni la source plaintive,
Ni l’écho, l’invisible moqueur,
Ni la brise, écouteuse furtive,
Ne sauront le secret de mon cœur
Je l’ai dit à vous seules, ô roses,
Je l’ai dit à vous seules, ô fleurs,
Le secret de mes veilles moroses,
Le secret de mes longues douleurs.
Hormis vous, nul ne sait dans le monde
Ce secret dont mon cœur est jaloux,
Hormis vous — et la tombe profonde
Qui le sait mieux encore que vous.
Août 1855.