Octobre en fleur/3/007

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Maison d’éditions et d’impressions Anct AD. Hoste, S. A. (p. 119).

VII.

PROMENADE.


Voici la rose auberge où picoraient les poules,
La rose auberge avec son rameau de houblon
Et l’agreste jardin d’où l’on voyait les houles
Des forêts ondoyant, noires, à l’horizon.

Et les tournesols lourds et le tremble gracile,
Comme un cœur de poète au feuillage en émoi
Et le vent plus joyeux d’être hors de la ville
Et l’air plein de senteurs — et toi, chère âme, oh ! toi !

Chère âme, ne crains pas qu’aujourd’hui je renie
Le bonheur que versaient tes yeux bleus dans mon cœur,
Parce que notre amour semblait une folie
Et qu’il resta voilé de tremblante pudeur.

Je rêve encor, chère âme, à ton amour si tendre,
Au seuil d’un autre amour qui sera le dernier.
Et du fond du passé je vois tes bras se tendre
Et sourire tes yeux pleins d’azur printanier.