Odes (Horace, Leconte de Lisle)/III/14

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1er siècle av. J.-C.
Traduction Leconte de Lisle, 1873
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Ode XIV. — AU PEUPLE ROMAIN.


Ô Peuple, celui qui, à l’exemple d’Herculès, était allé chercher, disait-on, le laurier qu’on achète par la mort, Cæsar revient de la frontière Hispanienne, et vainqueur, dans ses Pénates.

Que la femme qui ne se réjouit que de son mari sorte pour accomplir de légitimes sacrifices, avec la sœur du chef illustre et, ornées de la bandelette des suppliants,

Les mères des vierges et celles des jeunes hommes revenus sains et saufs. Ô enfants, et vous, jeunes femmes mariées, gardez-vous des paroles sinistres !

Ce jour de fête chasse loin de moi les noirs soucis. Je ne crains ni la guerre civile, ni la mort violente, tant que Cæsar possédera le monde.

Va ! cherche les parfums, enfant, et les couronnes, et quelque tonneau de vin qui se souvienne de la guerre des Marses, s’il en reste une amphore échappée au vagabond Spartacus.

Dis à l’harmonieuse Néæra qu’elle se hâte de nouer ses cheveux parfumés de myrrhe. Si tu es retardé par l’odieux portier, reviens.

Une chevelure qui blanchit apaise les esprits amoureux de dissensions et de querelles. Je n’aurais pas supporté cela, dans ma chaude jeunesse, Plancus étant consul.