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Odes (Horace, Séguier)/I/18 - À Quintilius Varus

La bibliothèque libre.
Odes et Épodes et Chants séculaires
Traduction par M. le Comte de Séguier.
A. Quantin (p. 26-27).

XVIII

À QUINTILIUS VARUS



Varus, ne plante rien avant le cep sacré,
Autour du gai Tibur, des remparts de Catile.
Malheur aux gosiers secs, un dieu l’a déclaré !
Le vin éloigne seul l’inquiétude hostile.
Après boire, qui craint milice ou pauvreté ?
Qui ne chante plutôt Bacchus et la beauté ?
Mais les dons de Liber ont leurs sages limites
Songeons qu’ayant trop bu Centaures et Lapithes
S’égorgèrent ; songeons qu’Evius est de fer
Pour le Thrace aviné dont le cerveau d’enfer

Confond crime et vertu. Bassarée, ô doux maître
Moi, je n’irai jamais te déplacer, ni mettre
Ton saint feuillage au jour. Fais taire l’affreux cor,
Les tympans phrygiens que suivent en belîtres
L’Amour-propre aveuglé, l’orgueil au fol essor,
Et l’Indiscrétion, plus clairs que les vitres.