On purge bébé !/Scène VII
Scène VII
Oui ! eh bien ! tu vas un peu voir ton père ! (Elle lâche Toto, le temps de refermer la porte ; après quoi, le reprenant par la main, elle l’entraîne vers son père tout en parlant.) Il est furieux après toi, papa ! (Arrivée à Follavoine.) Veux-tu dire à ton fils… (S’apercevant que Follavoine rit avec Chouilloux, lui envoyant un coup de pied bas dans le tibia, et entre chair et cuir pour que Toto, qu’elle écarte, n’entende pas.) Ah ! je t’en prie, hein ?
Allons ! Voyons !
Je dis à Toto que tu es furieux après lui ; s’il te voit te tordre avec M. Chouilloux… !
Quoi ? Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a encore ?
Il y a que je te prie de faire obéir ton fils !… Fais-moi le plaisir de le purger !
Moi ?
Oui, toi ! (Déposant la bouteille, puis le verre, sur le petit guéridon près du canapé.) Voilà la bouteille ! voilà le verre ! Moi, j’y renonce !
Mais ce n’est pas mon affaire ! est-ce que ça me regarde ?
Je te demande pardon ! tu es son père ! C’est à toi à faire montre d’autorité.
Je vous demande pardon, monsieur Chouilloux… !
Je vous en prie
Qu’est-ce que c’est, monsieur ? Je suis très mécontent !
Ça m’est égal ! J’veux pas me purger !
Comment ?
Voilà ! voilà ce que j’entends depuis une demi-heure !
Comment, mon petit ami !… C’est un grand garçon comme vous…
Qu’est-ce que c’est ?… D’abord, dis bonjour à monsieur !
Ca m’est égal ! j’veux pas me purger !
Oui ? Eh bien ! on ne te demande pas ce que tu veux !… Dis donc, espèce de petit garnement, est-ce que tu t’imagines…
Ah ! tu n’as pas fini, toi !
Ah ! Zut !
Il remonte avec humeur, pour redescendre à sa table, mais sans s’y asseoir.
On ne peut pourtant pas ne pas le purger !… il a une langue d’un blanc !… (À Toto.) Fais voir ta langue au monsieur !
Attendez ! pardon ! (Il met un genou à terre, pour être à la hauteur de Toto, tire de la poche de son gilet un lorgnon qu’il ajuste sur son nez par-dessus ses lunettes, puis à Toto.) Voyons ?
Là ! fais voir ta langue !
Mon Dieu ! Elle me paraît plutôt… noire.
Ah ! c’est parce qu’il a travaillé !… (Changeant de ton.) Mais il est facile de se rendre compte qu’il a l’haleine trouble. (À Toto, en lui dirigeant la tête vers la figure de Chouilloux.) Tiens, fais « hhah » dans le nez de monsieur !
Non, merci ! non !
Quoi ? vous n’êtes pas dégoûté de l’haleine d’un enfant ?
Du tout ! Du tout ! mais…
Eh ben, alors ?… (À Toto, en lui poussant comme précédemment la tête vers la figure de Chouilloux.) Va ! fais : « hhah » dans le nez du monsieur !
Mais non ! mais non ! je vous assure, je n’ai pas besoin ; je me rends très bien compte… ! (Se rasseyant et à Toto.) Qu’est-ce que c’est, mon petit ami ? C’est comme cela qu’on est raisonnable ?… Comment vous appelez-vous ?
Eh ! bien, réponds, voyons ! Comment t’appelles-tu ?
J’veux pas me purger !
Oh ! (Aimable, à Chouilloux.) Il s’appelle Toto.
Ah ?
C’est un diminutif d’Hervé.
Chouilloux. Tiens ! Ah ?… C’est curieux !… Et… vous avez quel âge ? Six ans !
Sept ans, monsieur !
Ainsi, voyez ! Sept ans ! et vous vous appelez Toto ! Mais, quand on s’appelle Toto et qu’on a sept ans, est-ce qu’on fait une histoire pour se purger !
Ça m’est égal, j’veux pas me purger !
C’est très mal ! Qu’est-ce que vous direz donc plus tard quand vous irez à la guerre ?
Ah ! Taisez-vous !
Ça m’est égal ! j’irai pas à la guerre.
« Vous n’irez pas ! Vous n’irez pas ! » S’il y en a une, cependant, il faudra bien… !
Ca m’est égal ! j’irai en Belgique.
Hein ?
Ah ! chéri, va !… Est-il intelligent !
Mes compliments !… C’est vous qui l’élevez dans ces idées ?
Mais non ! mais non ! (À Toto.) C’est très mal de dire des choses comme ça !… Tu entends… Hervé !
Mais laisse-le donc tranquille, cet enfant ! Tu ne vas pas l’ennuyer, avec des choses qui ne sont pas de son âge ! (S’asseyant sur le canapé avec Toto entre ses genoux.) Il est bien sage, bien raisonnable ; il va faire plaisir à sa maman et prendre gentiment sa purgation.
Tout en parlant, elle a rempli le verre d’Hunyadi-Janos et, sur le dernier mot, le présente à Toto.
J’veux pas m’purger !
Mais puisqu’on te dit qu’il faut !
Regarde, Toto ! Si tu avais obéi tout de suite, ce serait fait ; tu serais débarrassé.
Ça m’est égal, je veux pas !
Veux-tu être raisonnable, voyons !
Non j’veux pas !
Mon petit ami, moi, quand j’avais votre âge… que j’étais tout petit, quand mes parents me disaient de faire une chose, eh ! bien…
Ta gueule !…
Oh !
Comment ?…
Rien ! Rien !
Ah ! pardon !
Ah ! Et puis en voilà assez ! Tu vas me faire le plaisir d’obéir, hein ! Ce n’est pas un avorton de ton espèce…
Ah ! çà ! tu es fou ! Tu ne vas pas bousculer ce petit, maintenant ?
Mais tu n’as pas entendu ? il a dit « Ta gueule ! »
Eh ! bien, il a dit : « Ta gueule ! » Quoi ? c’est français !
Oh !
Mon pauvre chéri, va !
Ah ! non, zut ! alors ! zut !
Va, ton père est un méchant ! heureusement, ta maman est là !
C’est ça ! voilà ! Mets-lui bien ces idées-là dans la tête !
Mais, absolument !… Maltraite ce petit qui n’est déjà pas bien !
Dorénavant, tu sais, tu t’adresseras à qui tu voudras !
Oui, oh ! (À Toto, se faisant aussitôt très douce tout en présentant le verre à ses lèvres.) Prends ta purgation, mon chéri !
Non, je veux pas !
Si !… pour me faire plaisir.
Non, j’veux pas !
Je t’en prie, mon chéri, prends ta purgation.
Non…
Oh ! (Jetant un regard haineux à Follavoine.) Ah ! quand tu te mêles d’une chose, toi !
Moi !
Naturellement, toi ! (À Toto.) Écoute, Toto ! Si tu prends bien ta purgation, eh ! bien, maman te donnera une pastille de menthe !
Non ! j’veux la pastille, d’abord !
Non, après !
Non, avant.
Oh !… Eh bien, soit, là ! On te donnera la pastille avant ; seulement, après, tu prendras ta purgation ?
Oui.
Tu me promets ?
Oui.
Tu me donnes ta parole d’honneur ?
Oui !
C’est bien ! j’ai confiance en toi. (À Follavoine qui est assis à sa table, le dos presque tourné et les yeux au plafond dans une attitude résignée.) Papa !… (Voyant que Follavoine, distrait, ne répond pas. Sèchement.) Bastien !…
Bastien !
Hein ?
La boîte de pastilles !
La boîte de pastilles !
Voilà ! (Il a ouvert son tiroir et extrait la boîte demandée. Se levant et à Chouilloux au moment d’aller porter la boîte à Julie.) Je vous demande pardon de vous faire assister à cette scène de famille.
Mais comment donc ! c’est très intéressant !… pour un homme qui n’a pas d’enfant.
Voilà la boîte de pastilles !
Merci. (À Toto.) Ouvre ton becquot, mon chéri ! (Lui mettant une pastille dans la bouche.) Là !
Ça n’est pas pour ça que je vous ai invité à déjeuner !
Oh ! ben !…
C’était bon ?
Oui !
Là ! Eh ! bien, maintenant, bois, mon chéri ! bois ta purgation !
Non, j’veux pas me purger !
Quoi ?
Voilà, parbleu ! Voilà !
Mais, ce n’est pas sérieux, Toto ? Je t’ai donné un bonbon !
Ça m’est égal, j’veux pas me purger !
Oh’C’t enfant ! C’t enfant !
Quoi « c’t’enfant ! » Quand tu répéteras : « C’t’enfant ! C’t’enfant ! » au lieu de m’aider ! tu vois que j’y perds mon latin !
Elle prend Toto en le soulevant par les aisselles et le porte au canapé sur lequel elle s’assied.
Mais quoi ? Qu’est-ce que tu veux que je fasse ?
Oh ! rien ! rien ! naturellement ! (Avec amertume.) Ah ! Dieu de Dieu !
Eh ! bien, quoi ? quoi ? Où vas-tu ?
Eh ! bien, qu’est-ce que tu veux ? Je vais essayer d’un autre moyen !… (Arrivée sur le pas de sa porte, se retournant et indiquant Chouilloux du geste.) Oh !… et c’est ce jour-là qu’il choisit pour m’inviter des gens à déjeuner !
Oh !
Comment ?
Quoi ?
Qu’est-ce qu’a dit madame Follavoine ?
Rien ! rien !… Elle a dit : « Je ne sais vraiment pas à… quelle heure on pourra déjeuner. »
Ah ?… Oh ! ben, qu’est-ce que vous voulez !…
C’est honteux, Toto, de manquer ainsi à sa parole !… N’est-ce pas, monsieur Chouilloux ?
Oh ! moi, je ne dis plus rien ! je ne dis plus rien !
Voyons, Toto ! Tu as sept ans ! tu es un petit homme ! tu n’as plus le droit d’agir comme un enfant ! Eh ! bien, si tu avales gentiment ta purgation, moi, je te ferai une surprise.
Quoi ?
Eh ! ben, je te dirai où sont les îles Hébrides.
Oh ! ça m’est égal, j’veux pas le savoir.
C’est un tort !… (Entre chair et cuir.) Surtout après tout le mal qu’on s’est donné pour les trouver ! (À Toto.) C’est au nord de l’Écosse.
Ah ?
Et puis, il y en a d’autres aussi, dans la Ménalé… dans la Malana… Manélé… Ah ! zut ! Enfin, quoi ! tu as celles du nord de l’Écosse, ça doit te suffire !
Et le lac Michigan ?
Quoi ?
Où qu’c’est qu’il est le lac Michigan ?
« Où qu’c’est qu’il est le lac Michigan ? »
Oui ?
Oh ! j’avais bien entendu !… (À part.) Ce qu’il est embêtant avec ses questions, ce petit ! (À Chouilloux.) Dites-moi !… Je vous demande ça comme ça : Le lac Michigan… Vous ne vous rappelleriez pas par hasard où c’est ?
Le lac Michigan ?…
Oui !
Eh bien, mais en Amérique !… aux États-Unis !
Oh ! que je suis bête ! Mais oui !
… dans l’État de Michigan !
De Michigan ! Voilà : c’est le nom de l’État qui ne me revenait pas !
Le lac Michigan ! En 77, j’ai pris un bain dedans !
Non ! Vous ? (À Toto, se baissant vers lui et lui indiquant Chouilloux.) Eh ! bien, tu vois, Toto ! Tu cherchais le lac Michigan, eh ! ben, ce monsieur-là… qui n’a l’air de rien, eh ! bien, il a pris un bain dedans ! (Sans transition.) J’espère qu’après ça, tu vas être raisonnable et prendre sagement ta purgation !
Non ! J’veux pas !
Oh !
Ah ! C’est un enfant qui a de la volonté !
Ah ! oui, il en a !
Là ! j’apporte un autre verre !… (Tout en remplissant le verre d’Hunyadi-Janos.)… Et pour que Bébé avale sagement son Hunyadi-Janos… (Posant la bouteille, prenant Toto au passage et allant avec lui droit à son mari.) Eh ! bien, papa en prendra un grand verre avec lui !
Quoi ?
N’est-ce pas ?
Moi ! Mais jamais de la vie ! J’en veux pas, je te remercie bien !
Ah ! je t’en prie, n’est-ce pas ? Tu ne vas pas dire non !
Mais absolument ! je n’ai aucune envie de me purger ! Bois-le, ton verre, toi, si ça te fait plaisir !
Oh !… tu ne peux même pas faire ça pour ton fils ?
« Pour mon fils ! Pour mon fils ! » Il est aussi bien le tien !
Voilà ! Toutes les corvées, alors ? (Tout en posant le verre sur le coin du bureau.) Oui, toutes les corvées ! Tu trouves que je n’ai pas fait assez pour lui depuis qu’il est né ?… et surtout avant ?… tu trouves que ce n’est pas suffisant de l’avoir porté pendant neuf mois dans mes flancs !…
Ah ! là ! « dans tes flancs ! » Qu’est-ce que tu vas chercher : « Dans tes flancs » ?
Maman !
Quoi ?
Pourquoi c’est toi qui m’as porté dans tes flancs ! pourquoi c’est pas papa ?
Ah ! pourquoi… parce que, ton père !… S’il avait fallu compter sur lui !… mais comme il savait que ce devait être moi… alors !
Je vous demande un peu si c’est des choses à dire à un enfant !
T’avais qu’à prendre un autre monsieur.
Voilà : « T’avais qu’à prendre un autre monsieur ! » C’est charmant !
Oh ! tu sais, un homme ou un autre !…
Ah ! ben, j’serai pas comme ça !
Chéri, va ! Au moins tu as du cœur, toi !
C’est insensé, monsieur Chouilloux ! C’est insensé !
Mais non, c’est charmant ! (Se levant, en considérant Toto de loin.) Les enfants ont de ces réflexions !
Tu vois la différence entre un père et une mère ! Ton père ne veut même pas se purger pour toi !
Ça m’est égal ! J’veux pas qu’il se purge !
Ehé !… Tu entends ! Il est plus raisonnable que toi.
Ehé !… Il ne veut pas qu’on fasse boire son papa !
Je veux qu’on fasse boire le monsieur !
Hein ?
Quoi ?
Tu veux qu’on fasse boire le monsieur ? Eh bien ! on va faire boire le monsieur !
Elle prend le verre plein qui est resté sur le guéridon et, accompagnée de Toto collé à elle, se dirige vers Chouilloux.
Ah ! çà ! tu n’y penses pas !
Chut ! Laisse donc !
Vraiment, ce petit est d’un mal élevé ! Oh !
Tenez, cher monsieur Chouilloux !…
Elle lui porte le verre aux lèvres juste au moment où il dit : « … D’un mal élevé ! Oh ! » de sorte qu’en aspirant le « oh ! » il boit malgré lui une gorgée.
Ah ! pouah !
Soyez gentil, buvez un peu pour faire plaisir à Toto !
Ah ! pfutt ! (Reculant vers la droite à mesure que Julie avance sur lui.) Mais non, madame ! mais non, je vous remercie !
Ah ! çà ! tu perds la tête !
Oh ! la moindre des choses, voyons ! La moitié du verre, ça suffira !
Même jeu avec le verre, contre lequel Chouilloux s’efforce de se défendre.
Mais, non, madame ! je vous en prie !… Je suis désolé !…
Tu n’y penses pas ! M. Chouilloux n’est pas ici pour se purger !
Quoi ! Il n’y a pas de quoi faire une affaire pour un peu d’Hunyadi-Janos !
Je ne vous dis pas, mais…
Je comprends ça d’un enfant, mais d’une grande personne !… (Engageante.) Allons, monsieur Chouilloux !
Julie, voyons !
Mais non, madame ! je regrette beaucoup, mais une purge ! Je vous ai dit que, précisément, l’état de mes intestins me défendait !…
Mais c’est évident !
Eh ! bien, oui, mais ce n’est pas un demi-verre d’Hunyadi-Janos qui peut leur faire du mal, à vos intestins !
Julie ! Julie.
Et vraiment, entre la santé de Toto et vos intestins, je trouve que !…
Je t’en prie, Julie !
D’ailleurs, madame, je vous assure !… je ne sais même pas jusqu’à quel point une purge est bonne pour monsieur votre fils…
Ah ! non, je vous en prie, hein !… Si maintenant vous allez dire des choses pareilles devant cet enfant ! Ah ! bien, c’est complet !
Julie !… Julie !…
Je vous demande pardon, madame ! Si je vous dis ça !…
Vous voyez tout le mal que j’ai avec Bébé ! toute la diplomatie que je suis obligée d’employer !…
Julie ! Julie !
Si vous allez, par-dessus le marché, lui persuader maintenant qu’il ne doit pas prendre sa purge !
Mais non ! Mais non !… Seulement je croyais…
Ah ! « Vous croyiez ! Vous croyiez ! »
Julie ! Julie !
Qu’est-ce que vous en savez ? Où avez-vous appris ? Dans votre régime de Plombières ? Mais puisque c’est le contraire, le régime de Plombières ! puisque c’est le contraire !
Ecoutez, madame, je retire !
Je t’en prie, Julie ! En voilà assez !
C’est vrai, ça ! Est-ce que je me mêle, moi, si sa femme le fait cocu avec son cousin Truchet ?
Cocu !
Oh ! n… de D… !
Sans plus se soucier de Chouilloux, Julie a soulevé Toto et l’a fait asseoir n°2 sur le canapé ; après quoi elle s’assied n°1, près de lui.
Qu’est-ce que vous avez dit ?… Cocu ! Ma femme !… Truchet !…
C’est faux, monsieur Chouilloux ! C’est faux !
Laissez-moi ! Laissez-moi ! Ah !… Ah ! j’étouffe !
Il aperçoit le verre laissé primitivement par Julie sur la table, se précipite dessus et en avale gloutonnement le contenu.
Ah !
Maman ! Maman !
En gambadant, il remonte jusqu’au-dessus de la table et grimpe à genoux sur le fauteuil de son père.
Eh ! bien… Vous ne pouviez pas faire ça tout de suite ?… au lieu de faire toutes ces histoires !
Monsieur Chouilloux, je vous en prie ! (La physionomie de Chouilloux brusquement se contracte ; ses yeux deviennent hagards ; c’est la purgation qui lui tourne sur le cœur ; il jette des regards à droite et à gauche ! Puis, soudain, se rappelant d’où Follavoine extrayait ses vases, il se précipite comme un fou vers la bibliothèque fond droit. Follavoine, comprenant sa pensée et courant après lui.) Non ! pas par là ! il n’y en a plus ! il n’y en a plus ! (Le poussant vers la porte du premier plan gauche.) Par là, tenez ! par là !