Ornithologie du Canada, 1ère partie/Le Foulque d’Amérique

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Atelier typographique de J. T. Brousseau (p. 360-361).

LE FOULQUE D’AMÉRIQUE.[1]
(Common Goot. — American Scoter Duck.)


On trouve ces oiseaux en septembre sur nos lacs, dont les lisières herbeuses et verdoyantes leur offrent une nourriture convenable ; ils sont aussi très nombreux dans les bayous et les eaux dormantes et limoneuses de la Floride, ainsi que près de Boston, et dans la baie de Chesapeake. Habiles nageurs, ils ne plongent que lorsqu’ils sont blessés, et cherchent une retraite dans les joncs des rivages : ils courent avec une grande rapidité une fois à terre ; ils ont été souvent pris pour des Poules d’eau et portent même ce nom à la Louisiane. Leur cri est un crack, crack qu’ils font entendre lorsqu’ils sont alarmés ou qu’ils se poursuivent à la nage l’un l’autre. Leurs bandes sont si nombreuses à la Nouvelle Orléans, qu’un chasseur employé par Audubon en a tué jusqu’à quatre-vingts d’un seul coup de feu ; si ce fait ne nous était moins bien garanti nous serions portés à croire qu’il ne faudrait rien moins qu’un canon rayé ou Armstrong pour effectuer un semblable massacre. Ils se nourrissent d’herbes, de végétaux et de petits poissons. Au lieu de les plumer, les habitants de la Nouvelle Orléans leur lèvent la peau comme on fait aux lièvres. Cette espèce niche au Labrador, et sur les rivages des mers arctiques.

Le bec est noir, un peu plus court que la tête et porte à la base de la mandibule supérieure une proéminence orangée et obtuse ; seize pennes aiguës composent la queue ; le plumage est en général noir en dessus, et nuancé de brun en dessous. La femelle a le bec brun-noir et a peu ou point de protubérance à la base de son bec ; les parties supérieures sont d’un brun couleur de suie ; les parties inférieures, d’un gris brun.

Dimensions, 19.33 .


  1. No. 55[sic]. — Fulica Americana. — Baird.
    Fuligula Americana.Audubon.