Ourashima/04
OURASHIMA
légende dramatique en trois actes
ACTE PREMIER
Au lever du rideau, des chanteurs et des musiciens sont assis en ligne devant un lourd rideau d’étoffe. Le chant attaque l’air d’Utahi.
Ô la divine mélodie que chantent les vagues qui s’avancent et se retirent, sans changement, depuis l’ère des divinités !
À l’est, à des milliers de lieues, dans la mer de Chine, il y a la Grande Vallée sans fond que l’on appelle la Vallée du Vide ! Bien que l’eau de toutes les montagnes et de toutes les plaines, bien que l’eau du fleuve du ciel[1] s’écoule en elle, elle n’est jamais emplie ; mais elle ne diminue pas non plus, et le sage chinois dit : « Cet Océan est sans limites. »
Au nord, à l’infini, les vagues s’élèvent, mêlant le ciel et l’eau et, dans la plaine verte qui fume, des voiles s’estompent et disparaissent.
Des voiles ou non, on ne sait ; les mouettes s’élancent dans l’air.
Elles volent avec la fumée de l’eau. Les vagues s’avancent et se retirent, sans changement, depuis l’ère des divinités. Par-delà cette onde aux nombreux replis se trouvent trois îles, et là, dit-on, habitent les divinités toujours jeunes.
Aux soirs d’automne, sur la côte d’ouest, à la plage du Soleil couchant, les vagues qui s’avancent roulent avec un bruit sonore. L’eau se brise et se déchire contre les rochers, s’en va au loin, et loin elle lave les côtes de la Corée où le soleil qui se couche entre dans le palais de la nuit.
Dans le ciel où le rideau de brocart va se fondre, une lumière blanche s’allume, celle d’un bateau de pêche peut-être. Le rideau violet se fane et le dessin du ciel change lentement. Oh ! sans qu’on l’ait d’abord aperçue, la première étoile vient de sortir des manches décousues du nuage.
Et le ciel s’est ouvert… changeant comme un ciel d’automne. Le vent et le nuage volent ! Au bruit de la godille, les bateaux de pêche se hâtent vers la plage.
Chanson :
Pluie, tombe, tombe.
Mais vent ne souffle pas ;
Car mon mari est marin.
Si le vent pouvait parler,
Je le chargerais d’un message :
Puisqu’il voyage de tous côtés.
Les cris des oies sauvages, qui cousent au fil de leurs voix, les chants des matelots se dispersent dans le vent du soir, et les vagues tumultueuses se brisent contre les rochers.
Tout est grave et tourmenté !
Ô pauvre pêcheur,
Au détroit d’Ondo
Malgré sa godille très, très longue,
Il a peine à passer son bateau.
Scène PREMIÈRE
À droite de la scène, deux ou trois pins poussés sur des gradins naturels montent jusqu’au fond de la scène. Ces pins, très vieux, laissent tomber de grandes branches jusqu’à terre. La plage, qui commence à ces pins, s’étend jusqu’au côté opposé. À gauche, au bord de la mer, deux bateaux de pêche à demi tires, et au delà, de grands rochers. Au milieu de la scène, près des pins, des filets sont étendus, exposés au soleil. Au fond, de droite à gauche, à perte de vue, l’Océan.
C’est la fin de l’automne, au crépuscule. Le soleil, déjà couché, a laissé le ciel d’un rouge fané qui se reflète sur les pins et sur la mer, tandis que le croissant de la lune monte à l’orient au-dessus des rochers. Les nuages passent rapides et de temps à autre voilent la lumière de la lune. Les murmures du vent dans les pins accompagnent le bruit des vagues.
La chanson des matelots va finir. Sur la scène, trois pêcheurs d’un certain âge tirent un petit bateau au pied d’un pin en criant : « Eh ! Eh ! » En même temps, derrière la scène, la chanson s’achève et une autre commence.
C’est le vent de la séparation,
Résigne-toi !
Ne regarde pas même la voile qui s’éloigne ;
Car cela te ferait souffrir.
Pas de chance, aujourd’hui !
Et regarde comme le ciel, par là, devient menaçant…
Si je rentre avec ce panier presque vide, ma femme en colère me couvrira d’injures, comme si je n’étais qu’un débris de plantes marines.
Ne demandons pas la tempête au large, il y aura déjà un fameux grain à la maison.
Certes ! (Après un instant.) Dites-moi, est-ce que vraiment le fils unique d’Ourashima est fou ?
Oui ! Possédé des mauvais esprits, dit-on, il abandonne son métier, il se promène au lieu de travailler. Et quand ses parents le réprimandent, avec juste raison, il se met dans de terribles colères. Il s’obstine à ne plus faire que pêcher et toutes ses journées, depuis le matin jusqu’au soir, il les passe dans son bateau. Ces temps-ci, il est resté une semaine dehors sans rentrer.
Que pêche-t-il ?
Si on le lui demande, il ne répond rien. Mais on chuchote qu’il cherche le poisson aux écailles d’argent, dont les yeux sont de perles, le ventre rouge, la queue et les nageoires d’or, ou bien qu’il poursuit une sirène. Ce qui est étrange, c’est qu’il n’emploie pour sa pêche aucun appât.
Aucun appât ? Oui, c’est étrange !
Une sirène ! Il poursuit une sirène ?
Et son père, si robuste, en est devenu maigre et sec comme un hareng saur !
Le père se maintient encore, mais c’est la pauvre mère ! Plus de repos, plus de sommeil. Hier soir, elle a rôdé par ici jusqu’au milieu de la nuit !
Il suffit de parler de quelqu’un pour voir son ombre, dit le proverbe. Voici la mère d’Ourashima.
Elle vient ? J’aime mieux ne pas la rencontrer.
Évitons-la.
Oui, sauvons-nous.
Scène II
Au commencement de la nuit. La lune est cachée par les nuages. Le temps est sombre. On entend le bruit du vent et des vagues. Un chant s’élève et, vers le milieu de ce chant, la mère d’Ourashima apparaît. Âgée de plus de soixante ans, d’allure simple, mais non vulgaire, c’est une femme de paysan riche. L’expression de son visage et son attitude indiquent qu’elle cherche quelqu’un.
Les branches des buissons sont agitées par le vent de l’automne qui secoue les feuilles et disperse leur rosée. Mon cœur plein de larmes s’attriste quand la lune se cache derrière les nuages.
En me cachant de mon mari, et malgré sa défense, je cherche mon fils chaque nuit. Mais je ne découvre aucune trace. Ah ! comme je tremble et comme j’ai peur !
Les parents s’irritent contre leur fils qui s’en est allé
Mais ils le rechercheront plus tard.
Même s’il fut un peu fou,
Plus encore s’il est ingrat.
(À part, marchant de long en large.) Certes, il a toujours été vif, emporté, mais on dit maintenant qu’il est possédé des mauvais esprits… Il se tuera peut-être. Hélas ! Hélas ! Que je suis malheureuse !
Je ne puis rien qu’implorer les divinités pour qu’elles le protègent. Ô mon fils, mon fils !…
Ma femme, ma pauvre femme !
Ah ! (Se retournant.) C’est vous !
Après votre défense, je suis sans excuse…
Un ingrat tel que lui, je ne le considère plus comme mon fils, et je vous ai déjà dit que, vous aussi, vous deviez l’oublier. S’il ne se repent pas, nous ne lui permettrons plus de rentrer au foyer. Nous en étions convenus, n’est-ce pas ? À quoi bon ce serment si nous sommes prêts à lui pardonner tout de suite ? L’ingrat reviendra, et il méprisera notre faiblesse. Faites-vous à l’idée que ce fils rebelle n’est plus notre enfant, et rentrez avec moi chez nous. C’est mieux.
Oublier ? Comment oublier que j’ai un fils ?
L’amour des enfants vous fait oublier le fardeau de la vie et les vagues de l’âge qui, lentement, montent.
Oh ! comment oublier ?
S’il y a beaucoup d’enfants,
Le cœur des parents
Les aime chacun
Comme une pierre précieuse.
..... S’il n’y a
Qu’un seul fruit
Au vieil arbre,
Oh ! que le vent ne souffle pas,
Même la nuit, pendant le sommeil
Pour l’arracher !
Le cœur des parents ne peut oublier l’enfant.
Et dans ce monde de rêve,
L’enfant seul est une réalité.
Vous avez toujours été trop faible. Vous l’avez gâté, et il est devenu tellement capricieux qu’il ne nous considère plus comme on doit considérer les parents. Pour que la vigne grandisse, il faut la tailler.
Pour l’avenir de votre enfant, bijou précieux, il faut creuser la ciselure, a dit l’ancien sage.
Nous parlons trop. (Il se lève.) Plus un mot. Résignez-vous et rentrons chez nous tous les deux.
Écoutez-moi.
Quoi encore ?
Vous me faites entendre que, pour l’amour qu’on leur porte, il faut frapper les enfants. Mais la branche, quand on la tord trop, ne se casse-t-elle pas ?
Si.
Et si on le fouette trop, le cheval ne se précipite-t-il pas aussi bien dans le feu que dans l’eau !
Si.
Si l’on s’entête, on en garde un regret ineffaçable.
Le prévoyez-vous, ce regret ?
Oui, sans doute.
Non. Vous êtes trop dur ! On se détache d’un objet sans vie. Mais peut-on délaisser un fils, cette autre partie de soi-même, pour une colère d’un jour ?
Le miroir auquel je suis accoutumé, je ne peux l’abandonner. Même s’il est usé, même s’il est fêlé et reflète mal mon image. N’est-il pas toujours mon miroir ? Et s’il s’est obscurci par mon manque de soins, ne serais-je pas doublement coupable si je le rejetais ?
Au moins une dernière fois, je vous en supplie, donnez-lui vos conseils.
Je ne voulais plus voir son visage, mais puisque vous me suppliez ainsi…
J’attendrai jusqu’au coucher de la lune ; s’il revient alors, à cause de vous, je le reverrai.
Et au moins, une dernière fois…
Je lui donnerai des conseils. Reste à savoir si cela produira quelque effet ?
On ne sait.
Le lien qui relie le fils aux parents dans ce monde de phénomènes est bien faible.
Voyez, une barque arrive du large.
Quoi ?
Nous l’attendrons, derrière le pin, avec notre cœur lourd de peine.
Scène III
Toujours le vent et le bruit des vagues. Les nuages courent rapides et la lune qui va se coucher se montre et disparaît tour à tour. Ourashima apparaît au fond de la scène pendant le chant qui va suivre. C’est un jeune homme d’une rare distinction, d’environ vingt-trois ans. Son visage est beau et triste. Son costume est soigné, mais ses cheveux en désordre. Il porte sur l’épaule des ustensiles de pêche et tient à la main un panier à filets. Il s’avance en chancelant.
Enveloppé d’une flamme d’or,
Enveloppé d’une flamme d’or.
Je voudrais être une pierre précieuse
Qui se fond.
Je regarde, mais ne peux voir,
J’entends, mais ne puis saisir ;
Combien de nuits ai-je passées
Dans un bateau au gré des flots,
En cherchant ce que je désire…
Où a-t-elle disparu, la vision chimérique qui m’est apparue sous le voile d’écume, soulevé par ma ligne ? À cause d’elle, je déteste le monde actuel.
J’ai brisé ma dernière ligne.
À quoi bon tous les filets et tous les hameçons, ils ne me serviraient à rien pour sauver moi-même ou les autres.
Je cherche des poissons, mais mon âme vagabonde dans l’empire du Néant. Oh ! si la tempête au moins soufflait ! Je suis comme un bateau qui se brise.
Des parents attentifs me comprendraient, mais les miens sont trop loin de moi et leur appui me manque. Est-ce vraiment aimer d’un amour paternel que de troubler le cœur d’un enfant malheureux au lieu de le secourir ?
Ainsi sous le vaste ciel (Il regarde le ciel avec un geste menaçant), personne qui puisse me comprendre !
Je ne peux plus aimer ni les fleurs ni les chants d’oiseaux, car dans ce monde il n’y a personne pour me comprendre. Les amis ne vous aiment que dans la prospérité. Ah ! j’ai le dégoût et l’horreur du monde.
C’est la lune seule que j’admire et aime. Car si elle décroît, c’est à cause de l’ombre des planètes.
Si elle est cachée, c’est la faute du nuage.
Elle seule, je l’admire et l’aime. Hélas ! c’est elle, la lune si belle, qui me la rappelle, l’étrange vision, et me fait souffrir.
Eh bien, lèveras-tu la tête ?
C’est vous, mon père ! et vous aussi, ma mère !
C’est curieux, comme il bat étrangement, mon cœur !
Les yeux d’un ingrat tel que toi reconnaîtront-ils le visage de ton père et de ta mère ?
Te voilà de retour et tu n’implores pas le pardon de ta faute : tu l’aggraves ainsi. Je voudrais t’en blâmer, mais d’abord fais-moi connaître cette vision dont tu parlais tout à l’heure.
C’est elle qui écarte le fils des parents.
Qui est celle qui te hante ? D’où vient-elle ?
C’est la mère qui les réconciliera, le père et le fils.
Dis-le, bien vite.
Je l’exige.
Je ne sais, je ne sais.
La vision n’est que vision. Et l’homme ne verra jamais son image adorable.
Quoi, l’homme ordinaire ne peut la voir, à ce que tu dis ?
Il est fou ! Il est fou !
Même si la mer se changeait en plaine, je ne dirais jamais plus que je suis ton père.
Et maintenant qu’il n’y a plus de lien entre nous, que ton ombre même ne se dessine pas sur la porte de notre maison.
Bientôt le jour viendra où tu te souviendras de ton passé, tu le regretteras sans pouvoir le réparer.
Viens, ma femme, allons, viens.
Dans ce monde de rêves, il y a des attachements si forts qu’on ne peut les briser qu’en se déchirant soi-même.
Scène IV
La tempête se calme petit à petit, mais on entend toujours le bruit des vagues au large. Une quatrième chanson de matelot, plus triste et plus lointaine, s’élève dans l’air.
Je ne connais pas mon passé.
Ni mon avenir non plus ;
Je suis un petit bateau lancé au gré des flots.
Mon âme s’en va et mon corps reste sans vie.
Ce qui s’en est allé, c’est l’écume qui se fond. Et ce qui va venir, c’est l’ombre des filandres qui se reflète sur l’eau. Comment suis-je dans ce monde ? Où irai-je ? Et que ferai-je ? J’erre sur la mer de la vie et de la mort. Je suis un vagabond, au centre du rêve de la vie éternelle.
Lorsque la mer est calme, un petit enfant y pourrait dormir sur une planche. Lorsque la tempête l’agite, le les étoiles du firmament tremblent.
L’Océan bleu qui s’étend sans limites et sans bornes est le cimetière de la nature.
Non seulement celui des hommes et des animaux, mais celui des rivières et des montagnes aussi, lorsqu’elles s’effondrent et s’écroulent.
Toutes les choses visibles se fondent en toi, ô énigme inexplicable ! ô mer !
Cité miraculeuse de la mort ! Recevez donc aussi cette goutte d’eau dans votre sein.
C’est la mer qui m’a élevé et je suis semblable aux poissons ; je nage aussi bien qu’eux ; comment pourrais-je me noyer ? Alors, que faire ?
Ah ! je me souviens…
Mon âme rentrera au Creuset de la Grande Nature qui l’y a forgée. Je rendrai mon âme à la nature, insaisissable, et qui n’est qu’illusion.
Qui êtes-vous ?
Calmez-vous, je ne suis pas un fantôme. Il n’y a rien de surnaturel en moi. Mon bateau a coulé au large pendant la tempête, mais j’ai pu nager et arriver heureusement sur cette plage…
La lune se plonge dans les vagues et la nuit de jais s’étend de tous côtés. Mon cœur aussi est saisi par les ténèbres et ne peut plus me servir à me diriger.
Oh ! est-ce un rêve ? Ou la vision apparaît-elle encore à mes yeux ?
À qui me conflierai-je ? Je ne sais ! Au delà des vagues, dans une île, se trouvent mon père que j’ai quitté depuis longtemps et que j’aime, et ma pauvre mère qui m’attend toujours toute saisie d’angoisse lorsque le vent souffle à travers les pins de la plage.
(Ourashima danse avec l’inconnue comme dans un rêve.)
Conduisez-moi dans mon pays.
Où donc ? Où se trouve-t-il, votre pays ?
En te regardant, en mon cœur qui pourtant déteste la vie, monte une idée d’amour.
Toi et moi, dont les cœurs ne se sépareront jamais ! Cependant, tel un couple de canards mandarins, nous ne pouvons trouver l’occasion de nous unir.
Qu’importe si c’est avec toi que je vagabonde comme les oiseaux sauvages !…
Nous sommes des oiseaux qui resteront ensemble pour des générations et des générations.
Eh bien, où comptez-vous aller ?
Je désire retourner…
Où cela ?
Au fond de la mer.
Ciel ! Au fond de la mer ?
Je n’appartiens pas à la race humaine.
Je suis une jeune fille, mais je suis née de la déesse qui habite le fond de la mer.
La fille de la déesse de la mer !
Aux matins du printemps, l’océan qui s’étend à perte de vue est couleur d’émeraude. L.’eau en est transparente jusqu’en ses profondeurs. Aux portes du palais de la mer, la voûte céleste se reflète ; les nuages aux couleurs éblouissantes flottent dans le firmament, entraînant au loin les regards des habitants de la mer.
Alors, j’ai désiré voir l’inconnu, visiter le monde des hommes, et, à l’automne, j’ai quitté le palais où les plantes marines ressemblent à des bijoux, et sous la forme d’une tortue, je suis montée à la surface des vagues. Mais, sans la permission de mon père.
En ce moment, au ciel de l’ouest, brille une pierre précieuse, et bientôt des coulées de corail, des traînées d’or et d’argent coloreront le firmament… Alors, le bas des nuages disparaîtra dans la pourpre.
Les enfants des pêcheurs s’appellent et crient de joie quand ils peuvent saisir une tortue qui s’est oubliée, en rêvant sur la grève.
Oh ! quelle joie ! Je suis sauvée, et pourrai retourner au fond de l’océan. Jamais je n’oublierai la bonté que tu m’as témoignée.
Oh ! quelle joie ! pour moi, de contempler une fois encore cette vision si merveilleuse.
Dans notre extase, nous ne savons plus si c’est un rêve ou la réalité.
Nous vivrons une vie qui ne sera pas un rêve et nous resterons ensemble dans un univers d’éternelle jeunesse.(Au comble de la joie, ils s’enlacent follement et dansent.)
La vision s’est réalisée : toi et moi nous sommes deux unis en un seul.
Toi et moi nous sommes deux vagues : l’une s’avance, l’autre se retire ; elles vont s’unir dans la mer. Nous sommes ensemble et nous ne nous séparerons jamais bien que ce monde doive finir.
Jamais nous ne nous séparerons. Suis-mois dans l’univers d’éternelle jeunesse.
Conduis-moi, ô joie !
L’océan sans limite et sans borne sera débordé de notre joie ; les vagues de notre bonheur s’étendant sans fin toucheront le firmament.