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talens d’Alboin, jeune prince des Lombards, qui devint ensuite vainqueur de l’Italie[1].

Les Esclavons.

On peut réduire aux deux grandes familles des bulgares[2] et des esclavons, les sauvages établis ou errans au temps de Justinien dans les plaines de la Russie, de la Lithuanie et de la Pologne. Selon les écrivains grecs, les premiers qui touchaient à l’Euxin et au lac Méotis, tiraient des Huns leur origine et leur nom[3] ; et il serait inutile de répéter

  1. J’ai employé, mais sans essayer de les concilier, les faits qu’on trouve dans Procope (Goth., l. II, c. 14 ; l. III, c. 33, 34 ; l. IV, c. 18, 25), dans Paul Diacre (De gestis Langobardorum, l. I, c. 1-23 ; in Muratori, Script. rerum italicarum, t. I, p. 405-419) ; et dans Jornandès (De success. regnorum, p. 242). Le lecteur doué de patience pourra tirer quelques lumières de Mascou (Hist. des Germ. et Annot. 23), et de M. du Buat (Hist. des Peuples, etc., t. IX, X, XI).
  2. J’adopte la dénomination de Bulgares, d’après Ennodius (in Panegyr. Theodor. Opp. Sirmond., tom. I, p. 1598, 1599) ; d’après Jornandès (De rebus getic., c. 5, p. 194, et De reg. success., p. 242) ; d’après Théophane (p. 185), et les Chroniques de Cassiodore et de Marcellin. Le nom de Huns est trop vague. Les tribus des Cutturguriens et des Utturguriens forment de trop petites divisions, et offrent des noms trop désagréables à l’oreille.
  3. « Les Bulgares, qui, selon les auteurs byzantins, seraient une branche des Ougres (Thunmann, Histoire des Peuples de l’est de l’Europe, p. 36), mais qui offrent bien plus de traits de ressemblance avec les Turcs (Engel., Hist. univers. Allem., XLIX, 252, 298), tiraient sans doute leur nom du fleuve sur lequel ils habitaient ordinairement. Leur premier pays ou la Grande-Bulgarie, était arrosé par le