Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/657

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Monsieur, c’est une coutume qu’elles observent, et vous aurez plus de plaisir quand les choses vous surprendront.

La Thorillière

Je m’en vais donc dire que vous êtes prêts.

Molière

Point du tout, Monsieur ; ne vous hâtez pas, de grâce.


Scène 3

Molière, La Grange, etc.

Molière

Ah ! que le monde est plein d’impertinents ! Or sus, commençons. Figurez-vous donc premièrement que la scène est dans l’antichambre du Roi ; car c’est un lieu où il se passe tous les jours des choses assez plaisantes. Il est aisé de faire venir là toutes les personnes qu’on veut, et on peut trouver des raisons même pour y autoriser la venue des femmes que j’introduis. La comédie s’ouvre par deux marquis qui se rencontrent. Souvenez-vous bien, vous, de venir, comme je vous ai dit, là, avec cet air qu’on nomme le bel air, peignant votre perruque, et grondant une petite chanson entre vos dents. La, la, la, la, la, la. Rangez-vous donc, vous autres, car il faut du terrain à deux marquis ; et ils ne sont pas gens à tenir leur personne dans un petit espace. Allons, parlez.

La Grange

« Bonjour, Marquis. »

Molière

Mon Dieu, ce n’est point là le ton d’un marquis ; il faut le prendre un peu plus haut ; et la plupart de ces messieurs affectent une manière de parler particulière, pour se distinguer du commun : « Bonjour, Marquis. » Recommencez donc.

La Grange

« Bonjour, Marquis.

Molière

« Ah ! Marquis, ton serviteur.

La Grange

« Que fais-tu là ?

Molière

«