Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/656

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je suis le plus ignorant homme du monde ; je ne sais rien de tout ce que vous pourrez me demander, je vous jure. J’enrage ! Ce bourreau vient, avec un air tranquille, vous faire des questions, et ne se soucie pas qu’on ait en tête d’autres affaires.

La Thorillière

Mesdemoiselles, votre serviteur.

Molière

Ah ! bon, le voilà d’un autre côté.

La Thorillière

(à Mademoiselle du Croisy) Vous voilà belle comme un petit ange. Jouez-vous toutes deux aujourd’hui ? En regardant Mademoiselle Hervé.

Mademoiselle du Croisy

Oui, Monsieur.

La Thorillière

Sans vous, la comédie ne vaudrait pas grand’chose.

Molière

Vous ne voulez pas faire en aller cet homme-là ?

Mademoiselle de Brie

Monsieur, nous avons ici quelque chose à répéter ensemble.

La Thorillière

Ah ! parbleu ! je ne veux pas vous empêcher : vous n’avez qu’à poursuivre.

Mademoiselle de Brie

Mais.

La Thorillière

Non, non, je serais fâché d’incommoder personne. Faites librement ce que vous avez à faire.

Mademoiselle de Brie

Oui, mais.

La Thorillière

Je suis homme sans cérémonie, vous dis-je, et vous pouvez répéter ce qui vous plaira.

Molière

Monsieur, ces demoiselles ont peine à vous dire qu’elles souhaiteraient fort que personne ne fût ici pendant cette répétition.

La Thorillière

Pourquoi ? il n’y a point de danger pour moi.

Molière