Page:Éléonore ou l’Heureuse personne, 1799.djvu/119

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lubriques et des idées licentieuses, elle apperçoit, pendue près de son lit, une discipline, elle s’en arme, elle s’en frappe, elle est prête de succomber à la tentation ; mais elle résiste en recourant à l’eau, elle amortit un incendie qui se concentre et n’en devient que plus violent : elle se recouche et entend enfin sonner l’heure tant desirée : son cœur bat et son être frémit ; mais, hélas ! l’instant du rendez-vous est venu, d’autres l’ont suivi et rien ne paraît.

Elle se mit à la fenêtre. Le vent, la feuille qui s’agitait, l’insecte qui remuait tout, lui semblait son amant. Hélas ! elle ne vit rien, se recoucha et ne dormit pas. Tantôt elle se voyait jouée, méprisée, humiliée, tantôt elle s’inquiétait sur le sort de son bel ami : quelque malheur, quelque accident fâcheux avait arrêté son