Page:Éléonore ou l’Heureuse personne, 1799.djvu/122

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velle possession, une femme que l’amour soutient, ne s’amusent pas en chemin. Aussi ils furent en un clin-d’œil à l’abbaye. La sœur, qui n’avait pas de motifs si puissans, était toute essouflée. En arrivant, on sut qu’Eléonor était malade. Tout en s’affligeant d’une pareille nouvelle, on fut bien aise de voir que la seule impossibilité avait arrêté ses pas ; et sans trop de façon, profitant de la compagnie du cousin, on se rendit à la chambre du malade.

Quel fut le chagrin de la tante ! On ne la regarda seulement pas. C’est encore là un petit défaut des dames, de se traiter fort légèrement, sitôt qu’elles ne se doivent rien. Eléonore avait encore bien une autre raison. Au premier coup-d’œil l’abbé lui avait plu infiniment ; celui-ci n’avait garde de s’en douter,