ses ravissemens sur les appas, qu’on
lui permettait de voir. Pour exprimer
la vivacité de ses sensations, on peignit
à quel point et comment on était
susceptible d’être émue ; à quel excès
on portait le délire, l’abandon de soi-même.
On dit combien est doux,
dans ces momens délicieux, un baiser
tendre, amoureux cueilli, reçu
par une bouche voluptueuse. En parlant
de baisers, les lèvres se trouvèrent
tout près, et machinalement
se collèrent l’une contre l’autre. Deux
langues libertines se lutinèrent dans
ce petit espace. Les deux amies, d’un
mouvement simultané, achevèrent
de détourner des fichus très-négligemment
posés, examinèrent ces
globes, objets des louanges d’un
amant, touchèrent cette peau douce,
baisèrent ces boutonnets de roses,
les approchèrent l’un de l’autre. Alors
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