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Un seul point, au milieu de l’épuisement genéral, conservait encore le feu sacré. Chacune rassemblait le peu de force qui lui restait, dans la crainte de priver sa compagne de si douces sensations, dans la crainte de donner le signal de la retraite.

Tout finit pour les mortels. Lassées, fatiguées, les deux amies se laissèrent aller, enivrées, anéanties. « Dieu ! s’écria la blonde Adèle, de quel torrent de plaisirs tu as inondé tout mon être. Non, jamais je n’éprouvai de sensation plus vives, plus douces, plus multipliées. Tes voluptueuses caresses les ont fixées. Tu m’as quittée, et il me semble encore que tu es là ; tu y est toujours. Je sens bien qu’il m’est impossible maintenant de chercher de nouveaux plaisirs. Une fatigue, un épuisement total anéantit mes de-

  
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