Page:Éléonore ou l’Heureuse personne, 1799.djvu/160

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lait pas, du moins pour elle, ce qui l’avait remplacé.

Par un baiser bien tendre, elle éveilla le dormeur, puis lui fit les questions que lui inspirait son démon. Eléonor fut inexorable ; il ne voulut absolument point révéler son secret : il se retira et la laissa plus curieuse que jamais, et décidée à tout tenter. Elle fit le projet de lui refuser toute faveur, jusqu’à ce qu’il eût satisfait sa curiosité ; mais il était si aimable, si aimant, et il savait si bien ce qui convenait aux dames, qu’il n’y avait pas moyen de tenir une pareille résolution, et ils continuèrent, l’une à se laisser faire, et l’autre à se taire.

Un jour, après de doux ébats, Eléonor, pour s’amuser ou pour se ranimer, parcourait sa maîtresse ; il admirait un dos potelé et charnu, baisait tour-à-tour mille fossettes