Page:Éléonore ou l’Heureuse personne, 1799.djvu/162

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rience ou par théorie, cette dernière ressource de l’amour, ou si c’était de sa part pure complaisance ou curiosité, ou même confiance aux intentions de son ami. Quoiqu’il en soit, elle permit que, d’une main libertine, un doigt plus libertin encore, se détachât pour sonder cette étroite retraite ; elle s’y prêta même de si bonne grace, que le doigt y entra tout entier, y resta, y fit quelques mouvemens.

Il n’en fallait pas tant pour s’appercevoir combien cette prison était resserrée, combien ses bords élastiques pressaient en tous sens le prisonnier. Ces réflexions firent naturellement éclore certains desirs. L’imagination d’Eléonor travaillait, s’enflammait. Il est de ces propositions qu’on ne sait comment faire, et quand on est homme depuis si peu de tems,