Page:Éléonore ou l’Heureuse personne, 1799.djvu/31

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ment son céleste amant. « Beau génie, car elle ne doutait point qu’il ne fût un habitant de l’Empirée. « par quel bonheur, moi chétive mortelle, ai-je pu mériter de vous voir visiter ma cellule ? En entrant dans ce lieu, je croyais avoir renoncé au plaisir. Ah ! je ne regrette rien. Le monde et tous ses charmes n’ont rien qui puisse me toucher, si de pareilles aurores se lèvent encore pour moi. » Elle parlait ainsi, et de ses mains timides pressait celles du Sylphe. Celui-ci la contemplait en silence. Enfin prenant la parole : « Belle créature, ne sois point surprise de voir à tes côtés un habitant de l’air. Je ne suis pas le premier qui revêtit un corps, pour jouir des félicités de la terre. Mais il n’est aucun Sylphe, qui connut un bonheur plus parfait que le mien. » Il continuait ; à ses louanges