Page:Éléonore ou l’Heureuse personne, 1799.djvu/38

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» Conserve dans ton ame le souvenir d’un être qui te chérit. Vis heureuse, de peur que tes chagrins, n’empoisonnent ton existence. Accepte un don de moi, il te rappellera sans cesse ton amant, sera le gage de mon amour et l’assurance de mon retour. Tu pourras dire, je lui dois mon bonheur. Du haut des airs il me contemple, il me suit par-tout, il jouit de ma félicité, et cherche l’instant favorable pour se rejoindre à moi ».

Le génie avait tout pour persuader : l’éloquence, le sentiment, les gestes. Il n’eut pas besoin d’en dire davantage. Eléonore rêvait déjà sur un souhait. Elle avait beau chercher, elle trouvait toujours qu’il fallait que son céleste ami ne la quittât jamais, ou du moins revint toujours. Enfin, bien convaincue de la néces-