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discipline de piété, en un spectacle de dissolution.

A quelques jours de là, monseigneur vint au couvent. Il prit l’abbesse en particulier, lui raconta ce qu’on lui avait dit, et ce qu’il devinait. Celle-ci, étourdie d’une pareille conversation, troublée par la jalousie, avoua tout ce qu’elle savait. Cette histoire parut fort peu vraisemblable. Mais sans examiner si Eléonor avait toujours été homme, ou s’il l’était devenu ; l’évêque le fit sortir du couvent, sous prétexte de le faire passer dans un autre.

De combien de pleurs fut accompagné ce départ ! Les bonnes sœurs, jeunes, vieilles, toutes regrettaient leur aimable compagne. Mais personne ne savait aussi bien ce qu’on perdait, que l’abbesse et ses deux rivales. Pour Eléonor, tout en mêlant