s’avère toujours plus possible que de conserver son mal. On ruse avec la vie, on ne trompe pas la mort.
Des discours pour les distributions de prix
Je n’ai pas osé. La voix du bien, pourtant, n’a pas deux accents. Mais je me trouve encore trop engagé dans la carrière du malheur, je ne suis pas auréolé de cette facilité qui accroît le prestige des idiots éloquents et qui les tranquillise en les rendant pareils à la perle dans l’huître.
Quels discours ? Pour ne pas dire quels prix ?
Le chagrin
Dommage ou pas, ma sensibilité date déjà. Ressentez-le ou non, mon sang gèle souvent. Et s’il me reste encore un jour avant que d’être vieux, j’ai dépassé d’un jour le temps de ma jeunesse. Au carrefour, au pivot, j’ai tenu dans mes yeux un corps mort, une morte, ma mort. Je m’en suis fait une raison, ma première raison. Fini de sourire à soi-même.
Une voix sentencieuse me dicte désormais qu’a partir du chagrin le bonheur demeure un postulat, mais le pessimisme un vice. Elle ajoute négligem-