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Page:Émile Faguet - L'Art de lire.djvu/54

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lever Œnone, ce qu’il est naturel, du reste, que Phèdre lui commande, puisqu’Œnone, vieille femme, est à genoux, inclinée et dans une position incommode et fatigante.

Mais, à quel moment Phèdre elle-même se lèvera-t-elle ? Ce n’est pas indiqué par le texte. Nous pouvons la voir se lever, soit quand elle dit : « Tu vas ouïr le comble des horreurs » ; soit quand elle dit : « C’est toi qui l’as nommé », soit quand elle dit : « Mon mal vient de plus loin ».

Dans le premier cas, au moment où la confidence commence, il est naturel qu’instinctivement elle veuille se rapprocher de la personne à qui elle la fait et que, puisque cette personne est debout, elle se lève elle-même.

Dans le second cas, même raison avec cette particularité qu’Œnone ayant nommé Hippolyte, ce nom réveille dans l’esprit de Phèdre l’idée de la nécessité de parler à Œnone confidentiellement et de très près.

Dans le troisième cas, la confidence est faite par ce mot même : « C’est toi qui l’as nommé » ; il reste à la donner dans tout son détail. Ce détail même étant honteux, il est naturel que Phèdre, qui en prévoit toutes les hontes, se rapproche de sa confidente et pour cela se lève.

Pour moi, je vois Phèdre se lever à : « Tu vas ouïr », mais il vous est loisible de placer ce mouvement à l’un ou à l’autre des trois endroits que j’ai