Page:Émile Nelligan et son œuvre.djvu/177

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
127
PASTELS ET PORCELAINES


Je suis resté toute l’année
Broyé sous un fardeau de fer,
À vivre ainsi qu’en un enfer,
Comme une pauvre âme damnée.

Et maintenant, cœur plein de noir,
Cette vigile de décembre,
Je le trouve au fond de ma chambre,
Soulier que son pied laissa choir.

Celui-là seul me fut laissé,
L’autre est sans doute chez les anges…
..............
Et moi je cours pieds nus la fange…
Mon âme est un soulier percé.