Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ta Louise à son frère, peut seul mettre fin à mes maux. Ô ma chère ! quel sort l’Être suprême réserve-t-il à sa créature ? Après tant de misères, nous retrouverons-nous un jour ? Est-ce là que sa bonté a fixé nos espérances ? Je ne suis plus un moment seule, que l’image de mon frère, traîné comme ces victimes dont je fus la compagne, ne se présente à ma pensée ; j’entends le bruit de la mort et les cris des mourans, de ceux plus malheureux encore, qui, sans perdre la vie, sentoient leurs membres tomber sur ceux de leurs amis expirans. Pardonne à mon ame désolée cet horrible tableau. Du lieu où je suis, je te tends les bras ; je pleure dans ton sein les maux qui m’accablent !…