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Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/112

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attendent ; les infirmiers alloient d’un lit à l’autre, faisoient lever les malades ; on emportoit dans leur couverture, ceux qui ne pouvoient pas marcher ; étourdie de tout ce fracas, j’attendois ce qui seroit décidé de nous ; une sœur me dit, en passant : — restez tranquille, ne dites rien, nous tâcherons de vous garder. — Cependant je voyois entrer une file de brancards, portés chacun par deux hommes, et sur chaque brancard, un blessé ou un mourant. Maurice, me dit : — il faut qu’il y ait eu une affaire près d’ici ; nos gens auront eu du dessous. — Une longue trace rouge marquoit dans la salle le passage du convoi ; les chirurgiens alloient d’un lit à l’autre ; bientôt tout le milieu de la salle fut encombré de langes sanglans ; sur une table étoit étendu l’hor-