Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/121

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que quelquefois que ses grands yeux bleux se fixent avec une très-douce compassion sur Maurice ; sa maman me dit que c’est tout le portrait de son père ; la cadette, qui est le sien, est une petite brune de treize ans, vive, espiègle, singeant tout le monde : elle contrefait le médecin de l’hôpital, à croire le voir entrer dans notre chambre ; elle n’en sort pas ; elle vouloit, il y a quelques jours, m’envoyer coucher dans son lit, et passer la nuit auprès du blessé ; je ferai tout cela aussi bien que vous, disoit-elle ; l’un et l’autre ont des talens ; la petite badine fort joliment sur un clavecin aussi long que notre chambre ; et l’aînée chante avec une voix très-juste et très-sensible. Maurice est en extase ; il leur dit qu’il n’a jamais été si heureux que de-