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Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/126

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penser aux absens ; je me mordis à temps la langue ; nous causâmes du temps présent et de nous. On appercevoit dans l’éloignement, et sur le bord du chemin, une troupe d’hommes rassemblés ; la curiosité nous y mena ; nous eûmes bientôt un spectacle pénible ; c’étoit un convoi de prisonniers vendéens, qu’une escorte conduisoit ; on leur faisoit faire halte avant d’entrer dans la ville ; les municipaux étoient là, et prenoient des mesures pour leur sûreté. J’en reconnus quelques-uns, et la crainte d’en être remarquée moi-même me tint un peu en réserve ; la plupart de ceux-ci étoient des gens du pays ; il me paroît que leur manière de faire la guerre a changé ; nous en avions peu de mon temps, et nos troupes n’étoient guères composées que d’étrangers et de déserteurs ; il paroît que leur