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Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/24

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entière sans pensée, sans envie d’en avoir ; les secousses que j’avois reçues, avoient été si violentes, qu’il m’en étoit resté un ébranlement physique et moral, qui endormoit tout mon être : sans doute, c’est à cet assoupissement d’esprit que je dois la santé qui m’est restée, malgré les fatigues que j’éprouvai avant et après ces terribles momens ; ainsi, je puis te dire que je passai cette journée dans l’insouciance d’un être qui n’auroit rien à craindre ni à espérer ; mon conducteur me demandoit souvent si j’étois bien, si je ne souffrois pas de la marche ; nous arrivâmes ainsi à l’auberge où l’on devoit dîner, et je crus alors m’appercevoir, dans les soins des femmes, qui étoient avec nous, beaucoup plus de pitié que d’intérêt.

Mon jeune homme seul paroissoit