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Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/30

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chaise en arrière, son visage portoit l’empreinte de l’étonnement et de la douleur ; je pris sa main, et j’approchai mon siége du sien : mon cher, lui dis-je, mon cher libérateur, pourquoi vous éloigner de moi ? je vous dois la vie, j’aime à vous la devoir ; si jamais vous me rendez aux miens, ma reconnoissance et la leur ne nous acquitteront pas ; il étoit interdit, pensif… je répétai, si nous pouvons rejoindre ma famille, — oui, sans doute, dit-il, ou je ne pourrai, et alors mon état de soldat est celui qui sera le meilleur pour moi ; en disant ces dernières paroles, ses yeux s’animèrent d’un feu sombre, il avoit l’air égaré, j’eus un moment de crainte ; chère cousine, qu’est-ce tout cela ? ce jeune homme auroit-il de mauvaises intentions, et ne seroit-