Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/63

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m’accablant, je me mis dans mon lit ; seulement je gardai mes habits ; je jettai la couverture sur moi, et je laissai la lumière sous la cheminée ; je veillai encore quelque temps, et je m’endormis. Il me sembla que j’errois la nuit, pendant un orage, dans une forêt, et poursuivie par des sauvages armés de massues énormes ; chaque éclair me découvroit un pays délicieux, et l’obscurité me replaçoit parmi les ronces et les épines qui me déchiroient ; la foudre frappoit des arbres qui s’écrouloient sur moi ; de quelque côté que je voulois fuir, je ne voyois que des flammes, et ces vilains sauvages prêts à m’écraser ; au milieu d’un de ces éclairs, qui me rendoient un moment mon joli paysage, je vois devant moi une figure brillante, comme un ange, de lumière : tu penses bien que je me