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Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/198

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étions environ cinquante convives. La gaîté, l’aisance, la satisfaction, y ont régné ; je crois même m’être apperçu que la circonstance n’y a pas nui ; un instinct civil et politique voyoit avec plaisir la noce du gendarme et de la demoiselle ; mais je dois dire aussi que la réserve, loin d’y perdre quelque chose, y gagnoit beaucoup ; le vin et la danse n’ont pas occasionné un seul moment de cette bruyante familiarité, qu’exclud ce que nous appellons le bon ton, et que les mœurs honnêtes n’admettent pas. On a bu beaucoup de santés : on a tosté à la paix et à la fraternité républicaine : nos têtes bretonnes, se sont réchauffées, ont maudit les anglais et juré leur mort, s’ils osoient toucher nos côtes. Mon père a sagement annoncé le bal à propos : Maurice, et moi, l’avons ouvert, suivant la coutume ; il danse