Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/56

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cher les motifs et les règles de ma conduite, dans mon propre cœur. Seras-tu surprise, si quelquefois je lui cède ; ma raison, qui me dit toujours ce qu’il faut faire, me suffit pour agir, mais ne me sert pas toujours assez pour savoir ce qu’il faut taire ou dire. Aussi, le caractère auquel j’ai à faire, est peut-être le plus embarrassant pour moi ; sa contrainte me gêne ; sa réserve me donne une assurance que je n’aurois pas ; ses craintes me rassurent ; ses inquiétudes me tourmentent ; son chagrin m’afflige, et sa peine me tue. J’ai vu nos jeunes amoureux de ville ; il me semble, que je serois bien plus d’aplomb avec eux. Leur suffisance et leur satisfaction personnelle, mettent toujours notre générosité à son aise : leur assurance nous dispense de les rassurer, et nous ne