Page:Éphémérides du citoyen - T1-2 - 1770.djvu/123

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gner par son travail. Mais tous ces motifs qui déterminent l’emprunteur sont fort indifférents au prêteur. Celui-ci n’est occupé que de deux choses, de l’intérêt qu’il recevra & de la sureté de son capital. Il ne s’inquiete pas plus de l’usage qu’en fera l’emprunteur qu’un marchand ne s’embarrasse de l’usage que fera l’acheteur des denrées qu’il lui vend.


§. LXXIV.
Vrai fondement de l’intérêt de l’argent.


On peut donc louer son argent aussi légitimement qu’on peut le vendre ; & le possesseur de l’argent peut faire l’un & l’autre, non seulement parceque l’argent est l’équivalent d’un revenu & un moyen de se procurer un revenu, non seulement parceque le prêteur perd pendant le tems du prêt le revenu qu’il auroit pu se procurer, non seulement parcequ’il risque son capital, non seule-