Page:Éphémérides du citoyen - T11-12 - 1769.djvu/33

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§. VI.
Le salaire de l’Ouvrier est borné, par la concurrence entre les Ouvriers, à sa subsistance. Il ne gagne que sa vie.


Le simple Ouvrier, qui n’a que ses bras & son industrie, n’a rien qu’autant qu’il parvient à vendre à d’autres sa peine. Il la vend plus ou moins cher ; mais ce prix plus ou moins haut ne dépend pas de lui seul ; il résulte de l’accord qu’il fait avec celui qui paie son travail. Celui-ci le paie le moins cher qu’il peut ; comme il a le choix entre un grand nombre d’Ouvriers, il préfére celui qui travaille au meilleur marché. Les Ouvriers sont donc obligés de baisser le prix à l’envi les uns des autres. En tout genre de travail, il doit arriver, & il arrive en effet, que le salaire de l’ouvrier se borne à ce qui lui est nécessaire pour lui procurer sa subsistance.