Page:Éphémérides du citoyen - T11-12 - 1769.djvu/55

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chaque année une très grande quantité, que les maîtres sont obligés de racheter. Ainsi ils ne donnent point de salaires à leurs esclaves, mais ils payent un capital considérable, pour se procurer ces mauvais ouvriers. Et, comme c’est toujours la guerre qui fait les premiers fonds de ce commerce, il est évident qu’il ne peut subsister que par une énorme destruction d’hommes, & qu’autant qu’ils sont divisés en Nations très petites, qui se déchirent sans cesse, & que chaque bourgade fait la guerre à sa voisine. Que l’Angleterre, la France & l’Espagne se fassent la guerre la plus acharnée, les frontieres seules de chaque État seront entamées, & cela par un petit nombre de points seulement. Tout le reste du pays sera tranquille, & le petit nombre de prisonniers qu’on pourroit faire de part & d’autre, seroit une bien foible ressource pour la culture de chacune des trois Nations.