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Quatorzieme

ſentait la cérémonie. Le premier Médecin écrivit à ſon confrere, avec qui il avait fait autrefois ſes premieres armes dans un hôpital du Landgraviat, pour l’exhorter à employer les narcotiques & ſoporifiques dans une occaſion ſi importante. On n’oublia pas de charger les ambaſſadeurs de préſens magnifiques, & entre autres d’une voliere artiſtement travaillée & remplie de petits oiseaux, & ſur-tout de colibris, qu’on ſavait que le bonhomme aimait à la paſſion.

Les ambaſſadeurs n’étaient pas encore aux portes de ſa réſidence, que Toutrond avait déja lu dans les gazetes tout le détail du mariage de ſon fils ; il s’était même beaucoup diverti, en pleine cour, de l’impertinence du gazetier, qui dans un temps apparemment de grande rareté de ſotiſes humaines, mariait ſon fils à son inſu & ſans ſon conſentement,