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Quatorzieme

La Mere.

J’aime encore mieux, qu’en fait de fadaiſes, vous en liſiez qui vous paraîtront meilleures, à meſure que vous grandirez, que de celles qui vous paraîtront pitoyables dans la même progreſſion.

Emilie.

Je vous aſſure qu’à tout prendre, ce conte m’a fort amuſée. Mais vous-même, Maman, qu’en penſez-vous au juſte ?

La Mere.

Je penſe que l’auteur eſt auſſi drôle que ſes perſonages ; qu’il l’a écrit dans un moment de déſœuvrement, ſans autre objet que de s’amuſer ou de paſſer ſon temps, & ſans s’inquiéter où ſa plume ou ſa tête vagabonde le menerait. En conſéquence, il s’eſt permis toutes les folies, toutes les extravagances qui ſe ſont préſentées à ſon imagination. Je ne trouve point d’invention dans ſon conte, mais