Page:Érasme, Bonneau - La Civilité puérile, 1877.djvu/21

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ouvrage dans lequel l’auteur, sous une forme satirique, reprend la plupart des usages de son temps.

Érasme n’en est pas moins le premier qui ait traité la matière d’une façon spéciale et complète ; aucun des auteurs que nous venons de citer n’avait envisagé la civilité ou, si l’on veut, la bienséance, comme pouvant faire l’objet d’une étude distincte ; ils en avaient formulé çà et là quelques préceptes qui se rattachaient naturellement à l’éducation, à la morale, à la mode ou à l’hygiène. Aussi Érasme croit-il devoir s’excuser, s’il traite à fond cette partie intime et négligée de la philosophie, en disant que les bonnes mœurs se reflètent dans la politesse des manières, que la rectitude appliquée aux gestes, aux actes usuels, aux façons d’être avec ses égaux ou ses supérieurs, manifeste aussi l’équilibre des facultés, la netteté du jugement et que,

    naire Larousse, article bien fait du reste, a pris cela au pied de la lettre et s’est extasié sur les exigences du bon ton au xvie siècle. Michault se moquait des élégants de son époque et ses conseils sont tout ironiques ; il voulait en venir par la plaisanterie au même but qu’Érasme dans son chapitre Du Vêtement.