nez-vous les dignités et les bénéfices ecclésiastiques ? Un âne ou un bœuf pourra y arriver, mais un sage… jamais ! — Aimez-vous les plaisirs ? les femmes qui louent le premier rôle dans cette comédie sont toutes de cœur aux fous ; quant au sage, elles le fuient comme une bête venimeuse. — Bref, partout où on veut vivre en liesse et en joie, il faut mettre le sage à la porte : tout autre animal serait moins déplacé. Regardez autour de vous papes, rois, juges, magistrats, amis, ennemis grands et petits, tout a un seul mobile, la soif de l’or. Le sage méprise l’or ; il est donc logique que toutes les portes lui soient fermées.
Mon éloge est certainement un sujet inépuisable, cependant il faut en finir. J’aurais tout dit si je ne voulais vous montrer que plus d’un grand homme m’a célébrée et par ses écrits et par ses actions. Je craindrais autrement qu’on n’en vînt à croire que je ne plais qu’à moi-même, et que vos légistes ne me reprochassent de ne pas citer mes autorités. À leur exemple, je vais me mettre en frais de citations ; bien entendu que, comme les leurs, elles ne seront d’aucune utilité à ma cause.
Il est certain, et tout le monde l’admet qu’où manque quelque chose, il est bon de faire semblant de l’avoir. C’est en vertu de ce principe qu’on fait apprendre aux enfants ce beau vers :
Vous sentez déjà quelle vertu merveilleuse possède cette folie, puisque son fantôme, son