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ses propriétés ne seroient donc pas dans le rapport qu’il a fixé, puisqu’offrant un rapport général approchant d’un quart, entre la propriété de l’église & celle des particuliers, il s’ensuivroit que le revenu total de la France ne s’éléveroit guères au-dessus de 650,000,000 L. ; ce qui est évidemment absurde, puisque cette somme n’est que le produit général des impôts que paient les particuliers. Or l’impôt qu’ils paient n’est encore, Dieu merci, qu’une portion de leur propriété ; & comme il faut que 24,000,000 de François, après avoir payé à l’État 600,000,000 L., trouvent cependant de quoi se loger, se nourrir & se vêtir, il s’ensuit que le revenu de la France (en ne comptant même que celui de son territoire) doit au moins fournir, comme nous l’avons évalué, 1,098,847,270 L., dont il demeure toujours bien étonnant que l’église seule emporte 340,707,611 L. pour sa part : en la chargeant d’une imposition de 36,167,422 L. sur ce prodigieux revenu, elle ne paieroit pas encore le tiers de ce que les autres ordres de l’État paient sur les leurs ; ainsi elle ne sauroit nous accuser de ne pas lui avoir rendu la plus exacte justice : j’oserois même dire de ne l’avoir pas envisagée avec tous les égards de l’indulgence.