Page:Étrennes aux fouteurs, 1793.djvu/17

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Pierre arrive au troiſieme ; & le bruit qu’il entend,
  Fait qu’il ouvre tout doucement
La trappe d’un Judas, percé par ſon grand-pere,
Et donnant, par haſard, ſur le lit palpitant
Où le couple animé s’exerçoit ardemment.
Voilà Pierre ſaiſi… de rage… de colere…
Non… du même tranſport dont Guillot haletoit.
Ne pouvant, comme lui, voyager à Cythere,
Le bonhomme ſe branle… & le moment heureux,
Où ſon gendre décharge avec ſa ménagère,
Est choiſi par Pierrot pour décharger ſur eux.
Qu’un grand pénitencier, que la Sorbonne entiere,
Condamne au châtiment cet acte débonnaire ;
  Moi, plus ſenſible & moins chrétien,
Je dirai, ſans rougir, que le papa fit bien.
Oui, malgré cette loi, par qui le pauvre grille,
Et qui pardonne tout quand l’or vient au ſecours,
je ſoutiendrai qu’un pere aura le droit toujours
De ſe branler le vit lorſque l’on fout ſa fille.