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S’adoroient comme deux amans ;
Sans ceſſe, occupés à ſe plaire,
Ils paſſoient les plus doux inſtans ;
Mais peu ſages dans leurs careſſes,
On eût pu les voir en tous tems
Se prendre tettons, pine & feſſes,
En préſence de leurs enfans.

Aſſez ſouvent, dame Lucette
Branloit le vit à ſon mari ;
Et le foutre ſur une aſſiette
Etoit par elle recueilli :
Puis après, avec des mouillettes,
Elle étanchoit cette liqueur,
Et dévoroit juſques aux miettes,
D’un mets qui m’eût fait mal au cœur

Autant de fois avec délice
Le mari la gamahuchoit.
Après ce louable exercice,
Il la foutoit & refoutoit.
De cette amoureuſe licence
Leurs deux enfans étoient témoins ;
Vous m’avouerez que la décence
Exigeoit un peu plus de ſoins.

B