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Page:Étrennes aux fouteurs, 1793.djvu/25

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Perronnelle en effet tout à coup ſe réveille,
Feint un preſſant beſoin, ſe leve bruſquement,
  Et préſente à Valère,
  (C’étoit le nom de ſon amant)
  Le plus poli, le plus joli derriere
Qui ſe ſoit jamais pris à la cour de Cythere.
Tous chemins vont à Rome ; auſſi notre galant
  A-t-il trouvé la bonne route ;
Et tout cela, ſans que l’époux s’en doute :
  Car tandis qu’en adroit fouteur,
Il marchoit lentement au ſéjour du bonheur,
La belle par degrés, dans le pot où l’on piſſe,
  Artiſtement épanchoit l’eau,
  Qui rempliſſoit juſqu’au goulot
Le vaſe complaiſant dont j’ai parlé plus haut.
Le bonhomme abuſé par le travail propice,
  De cette caſcade factice,
  Se contenta d’imaginer,
  Que le ſeul beſoin d’uriner,
  Chez Perronnelle étoit extrême.
  Quant au rival du vieux Grigou,
  Il ſortit, je ne ſais par où,
  Puiſqu’il étoit entré de même.