Page:Étrennes aux fouteurs, 1793.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 22 )


Deux ſœurs, de diverſe portée,
La ſœur cadette, d’une part,
Et de l’autre, la ſœur aînée,
Avoient prié, tant le cocher
Que le laquais du militaire,
De vouloir tous deux les grimper,
Tant par devant que par derriere.

De ces deux ſœurs, n’en doutez pas,
l’une autant que l’autre eſt jolie ;
Et vous sentez, qu’en pareil cas,
Gente femelle eſt accueillie.
Mais déjà ce char amoureux
Roule ſur la chauffée humide.
La lune en vain cache ſes feux,
Amour, de ſon flambeau le guide.

De ce ſixain rempli d’ardeur,
Admirez ſix fois l’avantage.
L’un foutoit dans l’intérieur,
L’autre derriere l’équipage.
Le cocher, vigoureux & dru,
Foutoit, auſſi fier qu’Annibale.
l’attelage eût, je crois, foutu,
S’il n’eût pas manqué de cavale.