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sur l’abbaye royale de la vassin.

d’obéissance, l’ayant fait prier de venir me parier, il m’a fait dire qu’il y avait deffense d’entrer dans les chambres et chez moi. Pour lors, plongée dans la plus grande tristesse, j’ai prié M. le curé de Marchal de lui demander sa patente pour voir d’où pouvait venir le motif d’excommunication. J’ai l’honneur, Monseigneur, de vous en faire passer une copie fidèle et en la lui fesant remettre, j’ai observé M. le curé qu’il était lui-même dans le cas réservé d’avoir été contre les ordres de M. de Cîteaux et contre mon consentement en allant journellement dans les chambres de certaines dames et elles chez lui et y prendre réciproquement des repas.

« Est-il tyrannie plus cruelle que celle de vouloir nous oter totalement les secours spirituels et est-il une injustice plus révoltante que celle de refuser à une religieuse de se confesser ?

« J’avoue, Monseigneur, que j’ai toujours eu du regret d’être venue à La Vassin, mais voilà des traitements à désespérer. De grâce, au nom de Dieu, Monseigneur, donnez-nous un confesseur de votre main et mettez, s’il vous plaît, fin à tant de maux. Vous me l’avez fait espérer, Monseigneur, et vous êtes trop juste pour nous abandonner. La gloire de Dieu et votre penchant vous y portent et m’enhardissent à vous importuner.

« Vous savez, Monseigneur, que presque toutes demandent la sortie de M. Bresson, à quelle noirceur s’est portée la cabale pour me perdre dans l’esprit de M. de Cîteaux et les moyens d’éviter les réparations de restauration en voulant faire les affaires elles-mêmes et faire sortir le féodiste ! Ciel ! vous êtes juste, vous connaissez mes intentions ; si vous accordez un temps à la calomnie, vous l’accorderez bien à la vérité. Je l’attends, Monseigneur, de votre justice qui la saura bien démêler des sollicitations qu’on m’a dit qu’on vous faisait. Pardonnez à nos importunités, Monseigneur, mais vous voyez que nous ne pouvons rester dans cet état. Ayez la bonté de décider si nous sommes dans » l’excommunication et la marche que nous devons tenir,