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sur l’abbaye royale de la vassin.

ment personnelle : pour qu’elles fussent les gardiennes de son tombeau, tout ainsi que les Dauphins fondèrent en 1149 l’abbaye de Saint-André-lès-Clermont, et les comtes d’Auvergne le monastère de Val-Luisant ou du Bouschet, en 1182, pour que les moines par eux dotés veillassent sur leur poussière.

Le fondateur de La Vassin était le descendant de ces pieux barons dont l’un, Gérand P, qui avait épousé Gausberge, fille de Bérilon, vicomte de Vienne, s’était fait moine à Sauxillanges, en 994, après avoir comblé de biens ce monastère, pour Te repos de son âme[1].

Il était le petit-fils de ce Géraud II qui donna au même monastère de Sauxillanges les églises de Singles et de Saint-Pardoux, de Sainte-Marie de Chastreix, de Saint-Donat, de Saint-Pierre de Messeix, et la chapelle de La Tour, donations qui, faites vers l’année 1075, furent confirmées le 7 décembre 1095 par une bulle du pape Urbain II revenant du concile de Clermont et se trouvant alors à Aurillac.

De même Géraud donna en même temps i Cluny la moitié de l’église de Besse : medietatem in ecclesia de Bessiâ[2], c’est-à-dire la moitié des revenus appartenant à cette église.

Non content d’avoir construit un couvent sur ses terres, Bertrand Ier fit encore hommage de sa baronnie de La Tour à l’abbé de Cluny qui, dit-on, était pour lors Pierre-le-Vénérable (1156).

Il constitua ainsi ce qu’on appelait un fief de dévotion et de reprise, c’est-à-dire qu’après avoir reconnu tenir ses biens d’une abbaye ou encore de la Vierge et des Saints, du Pape et des Évêques, le possesseur, mû par sa piété, reprenait immédiatement, à titre de fiefs, les domaines qu’il venait de céder, en reconnaissant pour suzerain le personnage ou le monastère qu’il voulait honorer.

Guy II, comte d’Auvergne, donna de cette manière sa terre de Châtelguyon au Pape, en 1198, pour la reprendre de

  1. Baluze, Hist. de la Maison d’Auvergne, t. Ier, p. 250.
  2. Baluze, t. Ier, p. 265, t. 2, p. 485.