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Page:Étude militaire, géographique, historique et politique sur l'Afghanistan.pdf/30

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de deux ou trois journées cette partie supérieure de son cours, les villes de Faizabad, de Koundouz, de Khoulm et de Balk[1]. »

L’Ab-i-Pendjab passe à Bar-Pendjab, forteresse afghane ; Kila-Khum, ville de Boukharie, reçoit sur sa rive gauche l’Ab-i-Vardoj, qui arrose Faizabad, et, sur sa rive droite, la grande rivière de Surkab, qui est son principal affluent du nord, La rivière de Surkab prend sa source à l’ouest du plateau de Pamir, et traverse toute la Boukharie orientale à partir de son confluent avec le Surkab. L’Ab-i-Pendjab devient l’Amou-Daria proprement dit : il reçoit à gauche la rivière Aksaria, qui descend de l’Hindou-Koh et arrose Kunduz. L’Amou-Daria reçoit ensuite, à droite, les rivières de Kafir-Rahang et de Tufalang, et, à gauche, des cours d’eau insignifiants, parmi lesquels nous noterons les canaux formés par la rivière de Balk, qui sont absolument à sec dans la saison d’été.

Jusque-là le fleuve a coulé dans un pays de vallées et de hautes montagnes ; à partir du canton de Balk, il entre dans la région des plaines et bientôt des déserts, À une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Balk l’Amou-Daria se tourne vers le nord-ouest et ne quitte plus cette direction générale, jusqu’au pays marécageux qui avoisine le lac d’Aral, Il laisse Boukhara à 110 kilomètres sur sa droite, Khiva à 48 ou 50 kilomètres à gauche, et se déverse dans le lac Aral, ou, prétend-on, depuis quelque temps dans la mer Caspienne, ainsi que nous le verrons plus loin.

« Depuis le canton de Balk le fleuve coule dans un lit trop profond pour être facilement amené par des canaux sur les champs de culture ; aussi est-il bordé seulement d’une lisière très-étroite de jardins, restreints à la portion de la vallée comprise entre les berges elles-mêmes ; dans le pays de Khiva un grand nombre de canaux de dérivation étendent à quelques lieues la bande de terrain productif.

« Après le canton de Balk le fleuve ne reçoit plus d’affluent ; il a dû en recevoir un jadis, le Zerafchan, qui fertilise la longue vallée où se trouvent les célèbres cités de Samarcand et de Boukhara et crée au milieu des sables du Turkestan une magnifique oasis autrefois connue sous le nom de Sogdiane, mais depuis un temps immémorial le Zerafchan se dissipe dans les sables, ou se perd dans un lac avant d’atteindre l’Amou-Daria[2]. »

D’après Arminius Vambery, la largeur de l’Amou-Daria à Karki, au-dessous de Khojah-Saleh, serait de 823 yards, c’est-à-dire à près deux fois celle du Danube entre Ofen et Pesth ; sa profondeur dans ces parages serait d’environ 19 pieds. À Kohjah-Saleh, où

  1. Vivien de Saint-Martin, Dictionnaire géographique.
  2. Vivien de Saint-Martin.