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Page:Étude militaire, géographique, historique et politique sur l'Afghanistan.pdf/40

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à Caboul, parle avec admiration du spectacle qui s’offre au voyageur à la sortie du défilé : « La vue est réellement magnifique, dit-il. Nous pouvions apercevoir la ville de Djellalabad à 40 milles de distance, ainsi que la rivière de Caboul poursuivant son cours extrêmement sinueux dans la plaine et la partageant en un nombre infini d’îles fertiles. Le Sefid-Koh ou mont Blanc élevait sa cime d’un côté ; en face se dressait majestueusement le mont Kounar, couvert d’un manteau de neiges éternelles. »

Au sud de Daka se trouve un fort carré, dit fort de Daka, défendu par des remparts en terre d’une hauteur de 25 pieds, et dont chaque front peut avoir près de 400 mètres de longueur. Ce fort, qui est dominé à une très-faible distance par les collines qui entourent Daka, ne paraît pas susceptible d’une défense sérieuse. Il renferme de vastes casernes et une sorte de palais autrefois destiné à servir de résidence à l’émir de Caboul.

La longueur des défilés du Khyher, du fort Ali-Mesdjid à Daka, est de 35 kilomètres : ce qui nous donne 51 kilomètres de Jamrood à Daka, par le Shadi-Bajawara, et 89 kilomètres entre ces deux mêmes points, par le Jugoli.

Plusieurs chemins praticables pour des colonnes légères permettent de tourner le fort Ali-Mesdjid. Je citerai celui de Lashura à Paniput, qui rejoint la route principale par les passes de Tor-Tong et de Kata-Kushtia à quelques kilomètres au N.-O. d’Ali-Mesdjid ; la route du Takhtara, qui entre dans la montagne à 16 kilomètres au nord de Jamrood et débouche près de Daka ; celle du Bara, qui offre le moyen de gagner, par le sud, la vallée de Lalabeg ; enfin, les routes de Mitschni et d’Abazai, qui permettent d’éviter les passes du Khybor et d’atteindre, par Le nord, Lalpoor et Djeila-labab ; mais ces deux voies ne sont pas accessibles pour une armée en campagne.

Les habitants des montagnes du Khyber, Khyberis ou Khybériens, appartiennent à trois tribus principales : celles des Affriddi, des Tchainwaris et des Ourouks, renommées pour leur amour du pillage.

« Les Khyberis, dit M. Perrin, sont maigres, mais musculeux, avec des figures longues et décharnées, le nez élevé, des pommettes saillantes, un teint très-brun, leur vêtement, en hiver du moins, consiste en une tunique d’étoffe grossière, descendant jusqu’au milieu de la jambe ; leur coiffure est un turban de couleur foncé, et leur pied est enfermé dans une sorte de sandale en paille. »

Leurs maisons sont groupées en nombreux villages dans toutes les vallées ; elles on des toits en terrasse et sont d’un aspect assez