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Page:Étude militaire, géographique, historique et politique sur l'Afghanistan.pdf/66

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voie précédente près de Kushk, traverse Chingurak-Mingal et arrive à Bala-Murgh-Ab, petite ville située sur le cours du Murgh-Ab. On peut parvenir au même point en prenant à Hérat une autre route qui, se dirigeant vers l’est, traverse Kala-Nau, Magor, et descend dans la vallée du Murgh-Ab aprés avoir traversé la passe de Derband.

De Bala-Murgh-Ab, la route se dirige vers l’est le long d’un affluent de cette rivière, traverse Kala-Wali, Charshambad, Kala-Bidal, Kaisar et Almar, et arrive à Maimana qui est la principale place forte du côté de la frontière afghane.

« Située parmi des hauteurs, la ville de Maimana ne s’aperçoit qu’à la distance d’un quart de lieue, elle est mal bâtie, mal tenue. Ses 1,500 maisons ne sont que des huttes d’argile, et son bazar construit en briques semble menacer ruine.

« La ville est entourée de remparts en terre qui ont douze pieds environ d’élévation sur cinq de largeur ; les fossés sont peu profonds[1]. »

La citadelle de Maimana se dresse sur un monticule escarpé et est assez forte par elle-même, mais dans le voisinage se trouvent des sommets accessibles du haut desquels une batterie ne mettrait pas longtemps à faire taire son feu.

Maimana a supporté bravement plusieurs sièges, mais il semble que la force de cette place a consisté toujours dans le courage de ses défenseurs plutôt que dans l’importance des travaux qui la protègent.

De Maimana, la route se dirige vers l’ouest, passe à Kafir-Kala, petite place forte, et descend dans la vallée du Sangalak, ou Andkoi. En arrivant dans la plaine, elle se bifurque ; une route va vers le nord sur Samarkand et Taschkend par Andkoi, petite ville qui était autrefois florissante et faisait avec la Perse un grand trafic de ces belles toisons d’agneaux noirs qu’on appelle astrakans.

« Aujourd’hui, Andkoi renferme environ 2,000 maisons qui constituent la ville proprement dite, et 8,000 tentes ou à peu près, les unes dans ses environs immédiats, les autres dispersées parmi les oasis du désert. On évalue à 15,000 le nombre de ses habitants[2]. »

Un poëte persan dit : « L’eau d’Andkoi est saumâtre, ses sables sont brûlants, ses mouches venimeuses ; il y a même des scorpions. Gardez-vous de vanter un tel pays, qui représente fidèlement les tortures de l’enfer. »

La route de Samarkand traverse la frontière à 30 milles au nord d’Andkoi ; elle atteint l’Amou-Daria à Karki.

  1. Arminius Vambery, Voyage dans l’Asie centrale.
  2. Idem.