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Page:Étude militaire, géographique, historique et politique sur l'Afghanistan.pdf/8

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Il y a dès lors pour quiconque est chargé de faire la description d’un pays, un soin minutieux à prendre afin de rester dans la stricte vérité ; je me suis efforcé de ne pas m’en écarter, mais avant d’entretenir le lecteur du résultat de mes recherches, je tiens à lui dire que la géographie de l’Afghanistan est loin d’être faite, et que ce ne sera qu’après une longue et solide occupation de tout le pays par une armée européenne qu’on pourra avoir sur cette région des données à peu près indiscutables.

C’est au commencement du xviiie siècle seulement que nous trouvons une première relation sur les Afghans. Elle est due au père Krusinski, de la compagnie de Jésus, qui les a vus à Ispahan, lors de la conquête qu’ils firent de la Perse vers 1722.

Ensuite vient un récit de Forster, qui visita l’Afghanistan en 1782, en se rendant par terre du Bengale à Saint-Pétersbourg. Ce récit a pour titre : A journey from Bengal to England ; il a été publié à Londres en 1798 et traduit en français par M. Langlès.

En 1809, Elphinstone alla à Peschawar, chargé par le gouvernement des Indes d’une mission auprès du schah de l’Afghanistan, ayant pour but de contrecarrer les projets de l’empereur Napoléon qui avait envoyé le général Gardanne en Perse. La relation qu’Elphinstone a faite de son voyage est une des plus remarquables qui existent ; malheureusement il n’a vu qu’une petite partie du pays. Cette relation est intitulée : An account of the Kingdom of Cauboul ; elle a été publiée pour la première fois à Londres en 1815 ; une seconde édition a paru en 1838, revue, corrigée et augmentée par l’auteur. Cette dernière édition a servi de base à un travail de M. Perrin, dont je vais parler.

De 1831 à 1833, un officier de l’armée des Indes, M. Burnes, a exécuté différents Voyages de l’embouchure de l’Indus à Lahore, Caboul, Balk et à Boukhara et retour par la Perse. La relation qu’il en a laissée est on ne peut plus complète et intéressante. En 1834, la Société royale de géographie de Londres a jugé que ce travail méritait le prix qu’elle se réservait d’adjuger à l’ouvrage qui avait le plus contribué à étendre le domaine de la science géographique ; entrant dans les mêmes idées, la Société de géographie de France décida en 1835 qu’une médaille d’argent serait décernée à M. Burnes pour cette relation. L’ouvrage de M. Burnes a été traduit en français, en 1835, par M. Eyriès.

M. Burnes a complété les renseignements géographiques qu’il avait commencé à fournir sur l’Asie centrale, par un ouvrage publié à Londres en 1834 et intitulé : Travels into Bokhara ; et par une relation ayant pour titre Cabool, being a personal narrative of a journey to that city, qui parut à Londres en 1842. Cette dernière